Toutes les composantes patriotiques du Royaume du Maroc célèbrent, ce
mardi dans la fierté et la détermination, le 67e anniversaire de la
présentation du Manifeste de l'Indépendance. Il s'agit d'un tournant
décisif et une page glorieuse de l'histoire de la lutte menée par le
peuple marocain sous la conduite du Trône Alaouite pour la liberté et
l'indépendance. En célébrant ce 67e anniversaire de la présentation du
Manifeste de l'Indépendance, la famille des anciens résistants et
anciens membres de l'Armée de libération entend revivre les grands
moments de cette épopée qui a marqué l'histoire du combat mené
héroïquement par le Souverain et son peuple.
Le 11 janvier 1944, le
Parti de l'Istiqlal nouvellement créé, présentait à S.M. le Sultan Sidi
Mohammed Ben Youssef un texte intitulé «Ouathiqat Al Istiqlal», le
Manifeste de l'Indépendance. Un document qui illustre un événement dans
le processus de la lutte héroïque menée par les Marocains pour la
libération et l'indépendance du pays et le parachèvement de son
intégrité territoriale. Les signataires du Manifeste avaient alors
réclamé la fin du régime de protectorat imposé au Maroc par le traité du
30 mars 1912.
Cet événement a éveillé le sens de la résistance
au sein du peuple marocain, surtout que feu S.M. Mohammed V avait
réitéré, lors de sa visite historique à Tanger en 1947, les
revendications contenues dans le Manifeste, et refusé ainsi de se plier
aux autorités coloniales qui ont exilé le regretté Souverain,
déclenchant ainsi la résistance qui a permis le retour du père de la
Nation et la proclamation de l'indépendance du Royaume. Il s'agissait de
réclamer l'indépendance du Maroc «dans son intégralité nationale sous
l'égide de Sa Majesté Sidi Mohammed Ben Youssef».
La réponse de
la Résidence fut une forte pression sur Sa Majesté le Sultan pour qu'il
se démarque de l'idée de l'indépendance, et le lancement d'une série
d'arrestations de nationalistes. Le 28 janvier de la même année, une
large vague d'arrestations a frappé les rangs du Parti de l'Istiqlal et a
notamment conduit à l'emprisonnement de son secrétaire général, feu
Ahmed Balafrej. Des vagues de soulèvements et de manifestations se sont
soldées par de nombreuses victimes, en particulier dans les villes de
Fès, de Rabat et de Salé. De nombreux résistants furent traduits devant
le tribunal militaire pour atteinte à l'ordre public et furent mis à
mort. 67 personnes ont signé ce Manifeste. Tous font partie du panthéon
marocain : grands résistants avant l'indépendance, les signataires sont
devenus ensuite les symboles du Maroc libre et les hommes clés de la
construction du nouveau Maroc. Le défunt Roi Hassan II a fait de cet
anniversaire plein de significations une fête nationale. Des copies du
document avaient été remises aux autorités coloniales et aux
représentants des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne à Rabat et
envoyées au représentant de l'Union soviétique.
La tenue en
janvier 1943 de la Conférence d'Anfa à Casablanca avait été l'occasion
pour feu S.M. Mohammed V, Héros de l'indépendance, de rencontrer le
Président américain de l'époque, Franklin Roosevelt, et le Premier
ministre britannique, Winston Churchill. Feu S.M. Mohammed V avait,
ainsi, saisi cette opportunité pour soumettre à la conférence l'idée de
l'indépendance du Maroc et d'une adhésion du Royaume à la Charte
Atlantique. Laquelle idée avait reçu le soutien du Président américain
qui a qualifié de logique l'ambition du Maroc de reconquérir sa liberté.
Un an après cette conférence, les nationalistes, sous la conduite de
feu S.M. Mohammed V, avaient élaboré un document portant sur les
principales revendications, particulièrement l'indépendance. Homme
visionnaire, S.M. Mohammed V leur donna des suggestions et modifications
et les guida pour la sélection des personnes qui seront chargées de
présenter ces revendications, en tenant compte de la diversité sociale
et surtout de la représentativité de l'ensemble des régions dans la
réalisation de cet événement historique de grande envergure. Le
Manifeste de l'Indépendance comportait en particulier des revendications
relatives à l'indépendance du pays sous la conduite du Roi du Maroc,
Sidi Mohammed Ben Youssef, ainsi que des démarches auprès des pays
concernés pour garantir cette indépendance et l'intégration du pays au
sein du groupe des Etats ayant approuvé la Charte de l'Atlantique.
Le
document insistait en particulier sur l'intérêt royal porté au
mouvement de réformes et à la création d'un régime politique de la
choura garantissant les droits et devoirs de toutes les composantes du
peuple marocain. La présentation du Manifeste de l'Indépendance avait
été suivie par une vague de manifestations, particulièrement le
soulèvement du 29 janvier 1944, qui avait fait de nombreux martyrs. Dans
ce climat de lutte que le Trône et le peuple menaient en parfaite
symbiose, les autorités coloniales et leurs supplétifs avaient tenté en
vain de semer la discorde entre le Souverain et son peuple en vue
d'empêcher le pays d'accéder à une indépendance inéluctable.
Feu S.M.
Mohammed V avait choisi le moment de défier la puissance d'occupation,
en effectuant, le 9 avril 1947, sa visite historique à Tanger, au cours
de laquelle il avait prononcé son discours historique réaffirmant les
aspirations légitimes du peuple marocain à l'indépendance et son
attachement aux valeurs sacrées de la nation. Le regretté Souverain
avait ensuite renouvelé ses positions au cours de sa visite en octobre
1950 en France. Face à l'action du Souverain et à la symbiose entre le
peuple et le glorieux Trône Alaouite, les autorités coloniales décident,
le 20 août 1953, d'exiler feu S.M. Mohammed V, son compagnon de lutte,
feu S.M. Hassan II et la Famille Royale, acte qui fut à l'origine du
déclenchement des opérations de la Résistance, qui se sont poursuivies
en crescendo jusqu'à la proclamation de l'indépendance et au retour de
la Famille Royale.
Feu S.M. Mohammed V avait alors proclamé la
fin du petit Jihad pour le recouvrement de la liberté et le début d'une
nouvelle ère, celle du grand Jihad pour l'édification d'un Maroc
nouveau, libre et indépendant. L'esprit de cette épopée a marqué à
jamais le Maroc, comme en témoigne la détermination affichée par feu
S.M. Hassan II tout au long de son règne pour le parachèvement de
l'intégrité territoriale. On assistera, ainsi, à la récupération de la
ville de Sidi Ifni en 1969 et des provinces du Sud en 1975, grâce à la
glorieuse Marche Verte, qui fut un grand événement national au bout
duquel les couleurs nationales avaient retrouvé la place qui leur
revient dans le ciel de Laâyoune le 28 février 1976, suivi le 14 août
1979 par le retour de la province d'Oued Eddahab à la mère patrie. Les
épopées se poursuivent sous le règne de S.M. le Roi Mohammed VI pour
assurer la pérennité à l'intégrité territoriale, promouvoir le
développement et parachever le processus démocratique.
L'engagement patriotique de la femme marocaineLa
seule femme signataire du Manifeste, Malika El Fassi, s'est éteinte le
samedi 12 mai 2007. Dans le message de condoléances adressé par le
Souverain à la famille de feue Malika El Fassi, S.M. le Roi Mohammed VI a
exprimé ses sentiments de compassion à la famille de la défunte «qui a
traduit, tout au long de sa vie de lutte et de militantisme, le fort
engagement de la femme, aux côtés de son frère l'homme, dans la bataille
de la libération et de l'indépendance, sous la conduite de Notre
auguste Grand-père, feu S.M. Mohammed V et Son compagnon de lutte, Notre
auguste père, feu S.M. Hassan II», implorant le Très-Haut de lui
accorder Sa Miséricorde pour les grands services qu'elle a rendus à son
pays et de l'accueillir en Son vaste paradis.
La signature par
cette nationaliste leader du Manifeste de l'Indépendance, aux côtés
d'une élite du mouvement national, témoigne de l'engagement de la femme
marocaine pour le recouvrement de l'intégrité nationale et territoriale
du Royaume et la préservation de son identité, a ajouté S.M. le Roi. Le
Souverain a souligné que rien ne peut compenser cette regrettable perte
que les grandes qualités de dévouement, de nationalisme sincère et
d'attachement aux constantes et aux valeurs de la nation que la défunte
et son époux, feu Mohamed El Fassi, avaient léguées à leurs enfants et à
leur patrie, le Maroc.
A noter que la défunte a été décorée par Sa
Majesté le Roi Mohammed VI du Grade de Grand Commandeur du Ouissam Al
Arch Al Alaoui le 11 janvier 2005.
Les signataires |
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| | Taib Aouad, Abdelkader Hassan El Assimi, Ahmed Bahnini, Ahmed Balafrej, Mohamed El Bakkali, Kacem Ben Abdeljalil, Omar Ben Abdeljalil, Si Brick Ben Ahmed, Mohamed Benazzou, Mehdi Ben Barka, Ahmed Ben Bouchta, Ahmed Benchekroun El Meknassi, Omar Benchemssi, Ahmed Bendella, Abdelaziz Ben Driss, Mohamed Ben El Khadir, El Hassan Benjelloun, Abdelkrim Benjelloun Touimi, Mohamed Benlarbi Alami, Seddick Benlarbi, Jilali Bennani, M'hamed Ben Jilali Bennani, Abdellah Benomar, Mohamed Bouâmrani, Abderrahim Bouabid, El Hassan Bouayad, Ahmed Cherkaoui, El Hafiane Cherkaoui, Messaoud Chiguer, Mohamed Diouri, Abdelkbir Fassi Fehri Ben Hfid, Abdelkbir Ben Mehdi El Fassi, Abdelwahab El Fassi, Mohamed El Fassi, Malika El Fassi, Mohamed El Fatimi El Fassi, El Hachmi El Filali, Mohamed Ghazi, Mohamed El Ghzaoui, Mohamed El Hamdaoui, Ahmed Hamiani, Abdallah Ibrahim, Mohamed El Jazouli, Haj Othmane Jorio, Abdeljalil El Kabbaj, Aboubakr El Kadiri, Bouchta El Jamaï, Bennacer Ben Haj Larbi, Ahmed Lyazidi, Mohamed Lyazidi, Ahmed El Mandjra, Ahmed Mekouar, Abdeslam El Mestari, El Aïssaoui El Mestassi, Driss M'hammedi, Abdelhamid Ben Moulay Ahmed, Omar Ou Benasser, Abdellah Regragui, Haj Mohamed Rifaï, Mohamed Ben Abderrahmane Saâdani, Abdelhadi Es-Saqalli, Boubker Sbihi, Mohamed Soudi, El Houssine Benabdellah El Warzazi, Mohamed Zeghari, Kacem Zhiri, Tahar Ben El Fqih Abi Bakr Zniber. |